Stériliser
Des milliers de chats peuplent les refuges…
Mon animal sera t’il heureux ?
Il faut bien se garder de tout anthropomorphisme à l’égard de la sexualité féline : un chat n’a pas besoin d’aller courir la fille et d’être entier pour mieux vivre sa virilité, et une femelle n’a en aucun cas besoin d’être mère au moins une fois dans sa vie… Fuyez le vétérinaire qui vous dira ça : ce sont des absurdités ! Cette idée reçue n’a aucun fondement scientifique. La reproduction ne présente pas de bénéfice pour la santé, ni pour le comportement.
Au contraire, la gestation et la mise bas peuvent présenter des risques : césarienne lors de difficulté à la mise bas, infections utérines, tumeurs mammaires…
Quelles sont les différences ?
Les chats mâles
Les chats entiers ne vivent pas longtemps…
Votre animal peut être en contact avec des chats porteurs d’un virus comme la leucose, maladie pouvant être mortelle, s’il n’est pas vacciné, et peut, souvent malheureusement se contaminer par le virus du sida du chat…
Les chattes
Par ailleurs, la chatte est une espèce à ovulation provoquée : il lui faut la stimulation du coït pour ovuler. Sans cela elle continuera de chercher le mâle et de vocaliser de manière exagérée et parfois horripilante…
Pilule ou ovariectomie ?
Certains vous diront de donner la pilule à votre chatte. Sachez qu’il a été prouvé que ces molécules utilisées de façon répétée prédisposent aux pyromètres ( infections de l’utérus ) et sont responsables, des années plus tard, de tumeurs mammaires chez la chatte.
A l’inverse, l’ovariectomie a un effet protecteur sur le développement des tumeurs de la mamelle, et on peut même réduire ce risque à ZERO si on opère les chattes avant leurs premières chaleurs…
Quelles sont les risques ?
Pour la chatte
- si stérilisée avant 6 mois : < 10%
- si stérilisée entre 6 mois et un an : < 15%
- si stérilisée entre 1 et 2 an : 90%
- après : plus d’intérêt
Et la gestation augmente les risques de survenue de tumeurs mammaires (malignes à 95%) chez la chatte, tout comme la pilule. Malgré cela, chaque année, c’est un million de chatons qui sont tués en France et 23% des propriétaires de chattes tuent leurs portées, deux à trois fois par an. C’est pour toutes ces raisons que lorsque vous adoptez un chaton à l’Ecole du chat de Quiberon, vous vous ENGAGEZ à stériliser votre animal. Si malgré ces arguments vous restez anti-stérilisation, ne vous adressez pas à notre association, nous ne vous laisserons pas adopter chez nous !
Quand stériliser ?
Il est possible de stériliser une femelle vers l’âge de 5-6 mois, avant ses premières chaleurs.
Il n’est pas conseillé de pratiquer l’intervention pendant les chaleurs car l’ovaire est alors très vascularisé.
Chez les mâles, on attend généralement l’âge de 6 mois.
Comment se déroule l’opération ?
Avant d’amener (souvent le matin) le chat chez votre vétérinaire, il convient de ne pas lui donner à manger la veille au soir, et de lui enlever son bol d’eau à partir de minuit. Cela évitera les nausées et vomissements post anesthésie. Une fois arrivé, il sera anesthésié par une injection intraveineuse ou intramusculaire. La procédure est extrêmement rapide pour les mâles : le vétérinaire fait une incision sur le scrotum et au travers de la tunique fibreuse qui entoure chaque testicule, les vaisseaux sanguins sont ligaturés et les testicules ôtés. Le scrotum cicatrise très rapidement sans intervention extérieure.
C’est un peu plus délicat chez la chatte car on réalise une laparotomie (ouverture de la cavité abdominale) après avoir rasé et désinfecté la peau pour aller chercher les ovaires. Les ovaires sont très accessibles chez la chatte, (la procédure est un peu plus ardue chez la chienne !). Comme précédemment, on ligature les vaisseaux avant de les sectionner. Les suites sont généralement bénignes et très souvent, l’animal mange de nouveau le soir même. Chez la femelle, on enlèvera les points de suture une dizaine de jours plus tard, à moins d’avoir utilisé un fil résorbable. Les risques sont extrêmement faibles mais inhérents à l’anesthésie donc inévitables. Les infections sont rares mais il convient de surveiller la plaie dans les jours qui suivent l’intervention. Il peut également arriver que l’animal fasse une petite réaction au fil de suture.